mardi 15 mai 2018

Pilanesberg (Tshukudu bush lodge)

Safari dans le parc de Pilanesberg (Pilanesberg)

Introduction

On raconte ici un petit safari (4 jours) dans le parc du Pilanesberg (550 km carrés) en Afrique du Sud. En fait c'est suite à une invitation de Bertrand qui assurait le vol Paris-Johannesburg 29 avril 3 mai 2018. Ce vol permet trois jours et demi de safari ! (Ceci grâce au calendrier AF, normalement c'est un Airbus A380 qui assure le vol sauf un jour par semaine où c'est un B777. L'équipage de ce vol est alors obligé d'attendre le B777 suivant pour revenir, soit 4 jours bienvenus !).
On arrive à Johannesburg à 10h. Cela laisse le temps de gagner le Tshukudu bush lodge et de se préparer pour la première sortie safari. On profitera de six sorties de 3 heures au total.

Le Tshukudu bush lodge est situé en plein cœur de la réserve de Pilanesberg à 2h30 de l'aéroport de Johannesburg. Un transfert en jeep est nécessaire à partir de l'entrée du parc, la plupart des pistes étant nature. Ces jeeps sont ouvertes en plein vent (un safari ne supporte pas l'enfermement !), ouvertes donc mais nous n'avons pas le droit d'en descendre. D'ailleurs les portes ne s'ouvrent que de l'extérieur. C'est que les responsables ne veulent pas voir un de leurs clients dévoré par un lion, ce qui parait-il est très possible si on sort de la jeep. En fait les animaux du bush sont bien habitués à ces jeeps qui circulent sur les pistes (interdiction de circuler ailleurs) mais un homme debout représente pour eux soit un danger d'en il faut se défendre, soit simplement une belle proie !

Arrivée au Tshukudu bush lodge

Le lodge Tshukudu offre un séjour de rêve. Il se trouve en haut d'une petite colline boisée (150 marches à grimper). Les chambres sont des huttes en bois avec toit de paille, équipées de tout le confort adéquate. Mais l'extraordinaire est la terrasse (chaque hutte a sa terrasse) comme le montre la photo suivante.


Il ne reste plus qu'à s'installer allongé sur le fauteuil avec des jumelles, le terrain de jeux est devant vos yeux !!



Dès l'entrée dans le parc avec notre jeep, nous sommes dans le bain. Voici quelques éléphants qui nous coupent le passage. Et il ne s'agit pas de trop les énerver, c'est plutôt lourds ces bêtes !



On attend donc que cela se passe. Notre guide, Shawn, qui exerce depuis 20 ans au lodge Tshukudu, sait bien y faire et elle nous impose le silence. On laisse passer les éléphants sans oser le moindre murmure, d'autant que le premier témoigne d'un certain énervement en agitant tête et trompe...

L'accueil au lodge est parfait. Shawn nous présente le calendrier des prochains jours : lever le matin à 5h, café et départ en jeep. Retour à 9h et petit déjeuner (très copieux). Temps libre mais défense de sortir de la colline où se situe le lodge. En fait on s'installe confortablement sur la terrasse et on observe ce qui se passe en face... A 17h on repart pour le deuxième safari de la journée avec un retour à 9h pour le dîner. Le retour en pleine nuit permet de distinguer tous les yeux qui brillent dans la nuit, il y en a beaucoup. Shawn dispose un phare qu'elle projette un peu partout et parfois on tombe sur un lion qui marche tranquillement sur la route et qu'on n'ose pas trop dépasser. La nuit il fait froid et on apprécie les couvertures. 
Nous avons de la chance avec notre guide Shawn. Elle adore son métier, elle adore son parc et connait tous les animaux qui y vivent. Elle déteste particulièrement les chinois parce qu'ils sont adeptes de la corne de rhinocéros et que ces derniers ont tendance à disparaître sous l'effet du braconnage (une corne de rhinocéros se vend $90.000 !). Shawn n'aime pas les arrêts touristiques en cours de safari, ce sont des endroits d'observation généralement équipés de toilettes et d'un coin pour boire un café ou une bière. Elle préfère ne pas perdre ainsi son temps et le nôtre, il s'agit de trouver pour nous le meilleur ! Et ce sera effectivement le meilleur...

Les safaris

De ces six safaris de 3/4 heures chacun, je documente ici les points forts, appuyés par les multiples photos que nous avons pu prendre. Il y aura trois points forts, mais commençons d'abord par quelques découvertes au fil d'une piste...
D'abord un joli petit singe qui se sert un repas de fruits en haut d'un arbre (Bertrand dira son nom...).


Il y a beaucoup de zèbres et celui-là est charmant avec son petit.


De belles girafes aussi, toujours élégantes. Je comprends que Sarah en ait fait sa mascotte !



Les rhinocéros sont toujours impressionnants. On se sent bien petit et faible quand on imagine que cette bête pourrait pulvériser notre véhicule sans même s'en apercevoir !



Une autre fois nous revenons en pleine nuit lorsque deux lions nous arrêtent sur la piste. Nous les appellerons les deux frères à la suggestion de Shawn qui semble bien les connaître. Mais c'est ennuyeux de se retrouver derrière deux lions qui marchent tranquillement au milieu de la route et ne semblent avoir aucune envie de s'écarter ! Et la marche des lions est d'un calme exaspérant: pas un pas plus vite qu'un autre. En effet pourquoi se presser quand on est le roi du bush ! C'est seulement lorsqu'ils cherchent à attraper une proie qu'ils se mettent à bondir...


Ces frères nous ont retenu longtemps derrière eux, en plus il faisait froid et je ne rêvais plus que d'une douche brûlante n'imaginant pas la possibilité même d'un bain... Et bien si ! Quand nous avons finalement rejoint le lodge, la baignoire dans la chambre était fumante ! Il n'y avait plus qu'à s'y laisser glisser. Ensuite le personnel avait installé une petite table pour dîner dans la chambre. C'est dans ces petites attentions qu'on apprécie le niveau et la qualité de l’hôtel !

Les points forts de l'aventure

1- Le petit-déjeuner d'une famille léopard 

Le premier point fort sera l'observation du petit-déjeuner d'une famille de léopard. Nous y resterons le temps du safari de la matinée.
Shawn avait entendu la veille que d'autres guides avaient repéré une chasse de léopards. Nous nous dirigeons donc dès l'aube (5h30) vers l’endroit indiqué. Shawn repère vite l'arbre dans lequel la femelle léopard a installé l'impala qu'elle a réussi à attraper. Accrochée par les cornes à une branche, la proie, déjà bien entamée, est bien protégée d'autres carnassiers comme des lions, des chacals, des hyènes ou autres. Incroyable la force du léopard pour avoir réussi à tirer sa proie jusque dans cet arbre.
Il y a deux petits léopards avec cette femelle et on les distingue parfois dans les hautes herbes en train de jouer comme des fous. C'est long, on voit mal, mais nous avons décidé de rester le temps qu'il faudra... Finalement un des petits sort des hautes herbes, grimpe dans l'arbre, s'installe confortablement sur une branche le dos contre le tronc et se met à manger. N'est-il pas adorable ! (photos en taille originale, faire glisser la page à droite).


Le deuxième petit avait sans doute pris son petit déjeuner avant notre arrivée. Aussi c'est la mère qui va conclure. Le soleil s'est enfin levé, d'où plus de couleurs mais aussi plus de chaleur. La mère léopard s'installe à cheval sur une branche et commence à chercher les endroits où il reste un peu de viande. De temps en temps elle nous jette un coup d’œil, mais vraiment on ne l’intéresse pas du tout...



Il est maintenant 9 heures, la chaleur arrive, c'est l'heure de la sieste.La famille rassasiée se réfugie dans les hautes herbes à la recherche d'un coin ombragé. Il est temps pour nous de rejoindre le Tshukudu lodge et son agréable petit-déjeuner.

2- A la recherche d'un buffle

Bertrand avait appris l'existence de buffles dans le parc. Il a donc exprimé le souhait de les découvrir. En fait c'est là le sens même du safari : arriver à repérer l'animal que l'on cherche en parcourant le bush. Shawn savait qu'il y avait des buffles au sommet d'une montagne éloignée. Nous voilà donc partis à la chasse aux buffles sur une longue piste qui finit par monter sur cette fameuse montagne. Au sommet, un grand plateau sur lequel Shawn essaye quelques pistes sur la droite puis sur la gauche. Pour moi, il me semblait que c'était peine perdue, on ne trouverait jamais ce fameux buffle à moins d'une chance inouïe. Et pourtant à un détour de la piste, le voilà !!!! Il y en a même deux, mais le deuxième n'est guère visible.


Magnifique bête avec des cornes impressionnantes. On avait ainsi réussi à le trouver après un long trajet sur une piste difficile, mais la plus fière de nous trois, c'était sans contexte Shawn ! Pour un guide, c'est le summum du safari de réussir à trouver ce que l'on traque.

Après le buffle, Shawn nous emmène à un point de vue magnifique sur le parc (enfin une partie du parc). Il n'y a personne, une immense solitude, aussi Bertrand et moi demandons à descendre pour mieux admirer la vue et chercher un coin pour se soulager. Shawn vient ouvrir la porte de la jeep (que nous ne pouvons pas ouvrir nous-même, mais quand je m’éloigne un peu derrière un buisson, je suis vite rappelé à l'ordre. Pas le droit de s'écarter de la jeep... Un léopard nous surveille peut-être pas très loin et un homme debout représente une belle proie facile à attraper (aucun animal ne bat le léopard à la course et surement pas moi!).

En redescendant de la montagne, on verra encore un groupe de rhinocéros et quelques lions. Finalement ce fut un beau safari!!

3- Un morceau de vie d'une famille de lions

L'étude d'une famille de lions nous a  pris la dernière matinée. Nous étions juste sur le début de la piste en sortie du lodge quand la jeep qui nous suivait (Shawn a sa propre jeep dédiée à nous deux et une autre jeep avec un autre guide transportait des clients arrivés la veille) lui passe un coup de fil annonçant avoir vu une lionne et ses deux lionceaux. Sur le coup Shawn, peut-être un peu vexée, fait un demi-tour acrobatique et revient à toute allure au risque de déverser dans le fossé. On rejoint l'autre jeep mais on ne voit rien. Mais Shawn sait instinctivement le passage que vont suivre les lions. Elle positionne la jeep au bon endroit et attend. Et tout d'un coup les voilà : une lionne, sa fille aînée (peut-être âgée de un an ou deux) et deux petits lionceaux adorables (trois mois).
Alors on va suivre (en jeep bien sûr) la petite famille qui remonte la piste vers le lodge. Mais les lions ne sont jamais pressés et en plus ils s'arrêtent souvent. Alors on a le temps de les photographier de long en large. On  trouve ces lionceaux tellement charmants qu'on aurait envie de descendre pour aller les caresser, mais on aurait fait deux pas que la lionne nous aurait déjà sauté dessus. C'est ça qui est incroyable, dans la jeep ouverte à tous les vents, on ne risque rien, dehors l'attaque est immédiate!


La famille continue sa marche au pas de lion, c'est à dire le pas d'un roi sûr qu'aucun danger ne peut le guetter.
Sa fille aînée la suit, une belle fille toute en muscle. Regardez ses pattes : on aimerait pas en avoir une sur soi!


Il y a souvent des arrêts dans la marche et les petits lionceaux en profitent pour faire les fous! Ils explorent le terrain, se rapprochent de nous pour observer ce monstre que représente la jeep. On pourrait presque le faire une caresse, mais on ne s'y risque pas... la lionne surveille!





Nous entrons à la suite des lions dans la grande plaine en face du lodge où il y a généralement une foule d'impalas et de gnous. C'est soudain l'affolement général. Les impalas disparaissent vite derrière les collines. Les gnous adoptent une autre stratégie: ils se dressent en ligne cornes en avant face aux lions qui arrivent. Peut-être pensent-ils créer ainsi un effet dissuasif  qui inquiéterait les lions et les dissuaderait d'attaquer. C'est peut-être le cas si les lions n'ont pas trop faim, mais quand la fille aînée s'est rapprochée de cette ligne de défense de cornes dressées contre elle, ce fut la débandade et les gnous se sont éparpillés un peu partout.


Mais ce n'était pas l'heure de la chasse et les lions devaient avoir l'estomac plein. Aussi nous n'assisterons pas à une partie de chasse. D'ailleurs les gnous finissent par le comprendre et reprennent leur occupation favorite, c'est à dire brouter de l'herbe ou ruminer, mais en conservant tout de même une bonne distance de sécurité. Quant aux lions, ils finissent par traverser la plaine pour rejoindre la colline boisée qu'on voit en face, sans doute à la recherche d'un petit coin de sieste.

Fin du safari

C'est la fin du safari... Le temps d'un bon petit déjeuner au lodge et Shawn nous ramène à l'entrée du parc où un taxi dûment positionné par le lodge nous attend pour rejoindre l’hôtel de Johannesburg où Air France loge ses équipages. Tout est excellemment organisé!

Sur la piste  de retour les éléphants tiennent à nous dire au revoir.


Celui-ci semble particulièrement sensible à ces adieux. Il serait tentant d'aller lui serrer la trompe en guise d'au revoir, mais je ne m'y risque pas...


A l’hôtel, une bonne sieste (deux heures) nous attend avant de monter dans le bus prévu pour nous emmener à l'aéroport. Pour le repas, on se contentera du repas business d'AF, tout à fait appréciable!! Et c'est parti pour 10 heures de vol.

Merci Bertrand pour cette escapable dans le bush, escapade qui nous a fait voir entre autres animaux les big five chantés par Hemingway dans son livre  Les Neiges du Kilimandjaro. Il s'agit précisément des espèces suivantes: le lion d'Afrique, le léopard d'Afrique, l'éléphant d'Afrique, le rhinocéros noir et le buffle d'Afrique. Toutes ces espèces sont en voie de disparition, sauf le buffle parait-il.

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